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Séminaire Transatlantic Cultures - Musique contemporaine

Séance du 16 décembre 2022, de 17h à 20h

le 16 décembre 2022

Vendredi 16 décembre 2022, de 17h à 20h
Institut National d’Histoire de l’Art,
2 rue Vivienne, 75002 Paris, salle Mariette
Musique contemporaine


- Karol Beffa (École normale supérieure) : Modernisme, postmodernisme : un compositeur d’aujourd’hui face à la musique américaine

Pour beaucoup de compositeurs d’aujourd’hui, l’irruption de la musique minimaliste américaine dans le paysage européen des années 1980 a fait l’effet d’une bombe. Hyper-consonance, matériau musical réduit, boucles répétitives — mais aussi recherche de pureté et systématisme — ont eu une influence considérable sur le travail de plusieurs jeunes compositeurs aux préoccupations compositionnelles pourtant bien différentes.

Compositeur et pianiste, Karol Beffa est maître de conférences à l’Ecole normale supérieure depuis 2004. Il a fait paraître en 2022: L’autre vingtième Siècle musical, Paris, Buchet-Chastel.


- Max Noubel (Université de Bourgogne) : Pierre Boulez et la musique américaine : une dissonance cognitive et culturelle

Tout au long de sa carrière de compositeur, de chef d’orchestre et d’essayiste, Pierre Boulez a défendu sans relâche le patrimoine musical du XXe siècle et la création contemporaine. Bien qu’il se soit intéressé à un large éventail international de compositeurs de divers courants esthétiques, il n’a jamais caché sa préférence pour une conception hautement savante de la création musicale enracinée dans un espace géographique européen où dominent quelques figures iconiques dont Stravinsky, Webern, et Debussy. Son interprétation subjective et très sélective de l’histoire de la musique moderne et sa vision de son avenir ont souvent conduit à l’ostracisme dont une partie considérable de la musique américaine a été victime. Si Elliott Carter a été l’un des compositeurs qu’il a le plus admiré, sans doute parce qu’il le voyait comme le plus européen des compositeurs américains, il s’est montré particulièrement sévère envers tous ceux qui, outre-Atlantique, proposaient une alternative à une approche spéculative de la musique : John Cage, les minimalistes, entre autres. À partir des écrits et déclarations de Boulez, mais aussi de témoignages et d’un examen détaillé de la programmation de l’Ensemble intercontemporain, cette communication tentera de montrer que la relation de ce compositeur à la musique américaine reposait sur une incompréhension de ce que nous avons appelé la singularité plurielle l’Américaine et constituait une sorte une dissonance à la fois culturelle et cognitive.

Max Noubel est maître de conférences à l’université de Bourgogne et chercheur au Centre de Recherche sur les Arts et le Langage (CRAL), à Paris. Spécialiste de la musique américaine du XXe siècle, il a publié de nombreux articles notamment sur Elliott Carter, Steve Reich, Terry Riley et John Adams. Son ouvrage Elliott Carter, ou le temps fertile, préface de Pierre Boulez, a reçu le Prix des Muses en 2001. En 2018, il a publié un essai pour le centenaire de la naissance de Leonard Bernstein : Leonard Bernstein : Histoire d’une messe sacrilège.


Avec Martin Guerpin (Université d’Évry Val d’Essonne, Université Paris-Saclay UVSQ) pour orchestrer la séance.