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Séminaire Transatlantic Cultures - Caraïbes connectées

le 15 novembre 2024

Vendredi 15 novembre 2024, de 16h à 19h
Institut National d’Histoire de l’Art, 2 rue Vivienne, 75002 Paris,
Salle Peiresc

Séance du 15 novembre 2024, de 16h à 19h. En partenariat avec le projet « Américanisation par les arts » (MSH Paris-Saclay)





Caraïbes connectées







- Alejandro Gómez (historien, maître de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle / CREDA UMR 7227) : Les représentations visuelles de l’altérité dans la circum-Caraïbe et l’Amérique du Sud hispanique (1830-1918)

Cette présentation explore un vaste corpus de caricatures, gravures et peintures représentant divers groupes perçus comme « autres » (Chinois, indigènes, Noirs, immigrants européens, etc.) dans les Caraïbes et en Amérique hispanique, depuis l’indépendance jusqu’au début du XXe siècle. L’objectif est de les analyser de manière inductive, à la lumière des transformations et des continuités des imaginaires politiques locaux, ainsi que de l’influence transatlantique du romantisme, des courants picturaux réalistes, des nationalismes ethniques et des doctrines socio-scientifiques émergentes. En nous appuyant sur la théorie des représentations sociales, nous montrons que les marqueurs préexistants de l’altérité, dans le corpus étudié, tout comme dans les produits photographiques de l’époque, ont principalement subi des changements périphériques. Ces transformations ne signifient pas la disparition de ces marqueurs, mais plutôt leur adaptation — parfois exacerbée en termes raciaux — aux nouvelles idées, valeurs et paradigmes scientifiques contemporains. On prêtera particulièrement attention aux identités socio-ethniques des acteurs, notamment pour expliquer les similitudes et les différences des images représentant des Afro-descendants dans les régions circum-caribéenne et australe du continent américain

- Rafael Pedemonte (historien, maitre de conférences à l’université de Poitiers, CRLA-Archivos / ITEM UMR 8132) : Wifredo Lam en Espagne (1923-1938): naissance d’un « artiste global »

Le récit dominant sur la vie du peintre Wifredo Lam tend à mettre en avant l’importance de la France, où l’artiste cubain a vécu entre 1938 et 1941, dans le façonnement de sa posture artistique. Cette vision, qui souligne à juste titre l’influence de Picasso et des surréalistes, passe toutefois sous silence le rôle formateur de son long séjour en Espagne (1923-1938). À travers ses déplacements récurrents (Madrid, Cuenca, León, Málaga, Caldes de Montbui, Barcelone), c’est en Espagne que Lam explore les diverses tendances esthétiques de son époque, façonnant ainsi son style. C’est également dans ce pays convulsé que Lam commence à se frotter à la politique, soutenant activement les républicains pendant la guerre civile. Enfin, grâce aux rencontres faites en Espagne, ce fils d’un père chinois et d’une mère d’origine congolaise prend conscience, non sans difficultés, de sa condition de métis, une «  découverte » cruciale pour comprendre son œuvre et ses engagements ultérieurs.
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