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Les écoles de cinéma au XXe siècle: circulations artistiques, sociabilités politiques et réseaux professionnels

Le projet "Les écoles de cinéma au XXe siècle", porté par Caroline Moine et lauréat du programme "Ateliers trilatéraux" 2021-2023 proposé par la Fondation Maison des sciences de l’homme (France), la Deutsche Forschungsgemeinschaft (Allemagne) et la Villa Vigoni (Italie), propose d’analyser de manière comparative l’histoire des écoles de cinéma du XXe siècle en s’intéressant à elles comme lieux de circulations de pratiques artistiques et d’idées politiques, à l’origine de réseaux professionnels transnationaux. Les étudiants et leurs films sont ainsi au cœur de l’analyse, permettant une contribution à une histoire sociale, culturelle et politique du XXe siècle.

du 1 janvier 2021 au 31 décembre 2023

2021 - 2023
Institut d'études culturelles et internationales (IECI)
Villa Vigoni

Les écoles de cinéma ont été, dès leurs origines, des vecteurs de pratiques, d’idéologies et d’imaginaires sur le plan aussi bien artistique que politique. Il suffit de rappeler que la première école de cinéma au monde, le VGIK, a été créée en 1919 à Moscou, et que le Centro Sperimentale di Cinematografia a vu le jour dans l’Italie fasciste du début des années 1930 à Rome. L’IDHEC est né à Paris sous l’Occupation, la FAMU à Prague en 1946, Łódź en Pologne ou l’école est-allemande de Potsdam-Babelsberg en 1954….

L’ambition de ce projet trilatéral, financé par  la Fondation Maison des sciences de l’homme (France), la Deutsche Forschungsgemeinschaft (Allemagne) et la Villa Vigoni (Italie), n’est pas d’écrire une série de monographies, mais bien au contraire, dans une approche mêlant histoire institutionnelle et parcours biographiques, de saisir et analyser les circulations d’enseignants et aussi d’étudiants passés par ces écoles, et notamment ceux venus des pays du Sud – d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Il s’agit d’intégrer dans ces recherches l’ensemble du continent européen, mais aussi inscrire l’histoire européenne dans une histoire globale et connectée. La perspective choisie a en outre pour ambition d’élargir la chronologie au-delà des coupures de la guerre froide, en remontant jusqu’à l’entre-deux-guerres, période clé dans l’émergence d’une culture visuelle et cinématographique, pour aller jusqu’aux années 2000.

Un autre aspect au coeur du projet est la collaboration étroite avec les écoles de cinéma en menant un travail conjoint avec leurs archivistes, enseignants et leurs étudiants, afin d’encourager une meilleure prise en compte de leurs archives et du patrimoine qu’elles représentent en contribuant à leur valorisation, dans une approche comparative et interdisciplinaire : l’équipe réunit une vingtaine de chercheurs en histoire, en études cinématographiques, en langues et littératures.


Dans le cadre du projet, trois ateliers ou workshops permettront l’identification et l’ouverture des archives audiovisuelles et administratives des écoles de cinéma, qui mènent pour le moment des politiques diverses en la matière. L’objectif à terme est de concevoir un outil de référence pour d’autres chercheurs ainsi que d’initier une réflexion au niveau européen autour de la conservation et la patrimonialisation des films d’étudiants.

Première rencontre

Écoles de cinéma et films d’étudiants : sources et méthodes (en ligne, 6-7 juillet 2021)

La première rencontre a permis de dresser un bilan historiographique sur les formations aux métiers du cinéma au XXe siècle, et à ouvrir une réflexion autour d’une typologie des différentes formations (formations techniques et pratiques, écoles théorique et pratiques, études cinématographiques dans les universités). Il s’est également agi de repérer les sources écrites et audiovisuelles disponibles, aussi bien dans les écoles de cinéma étudiées (France, Italie, Allemagnes, VGIK) que dans les institutions impliquées dans leur création et leur fonctionnement (ministères, cinémathèques...). Il a, enfin, été question des différents outils méthodologiques privilégiés pour étudier les circulations transnationales d’acteurs, la mise en place de réseaux professionnels et afin d’identifier les lieux et moments qui ont constitué des zones de contact entre acteurs de différents pays.


Deuxième rencontre

Les circulations au cœur des écoles de cinéma (Villa Vigoni, 11-12 juin 2022)

Cette deuxième rencontre souhaitait présenter les résultats de premiers travaux qui menés depuis le 1er atelier sur les circulations de personnes, les zones de contact entre acteurs des écoles et les réseaux professionnels (festivals, réunions du CILECT, etc.). Les films ont fait l’objet d’une attention toute particulière, pour tenter de voir comment ces expériences croisées, d’une école de cinéma à l’autre, d’un pays à l’autre ont pu, ou non, nourrir la création cinématographique. S’est ainsi posée la question de la pertinence d’une approche nationale de la production cinématographique. Enfin, la dimension esthétique et technique du cinéma a été au cœur des échanges, de même que la question de l’enseignement et des modèles pédagogiques selon les lieux et les périodes étudiés.


Troisième rencontre

Conservation et valorisation des films d’étudiants et des archives sur les écoles de cinéma (Villa Vigoni, 9-12 mai 2023)

Cette dernière rencontre devrait permettre de dresser un bilan des 3 années de travail et de partenariat avec les écoles de cinéma étudiées. Il s’agira dans un premier temps de présenter l’ensemble des collectes d’informations et d’entretiens réalisés depuis le début du projet, et ce dans une approche quantitative et qualitative. Dans un deuxième temps, sera posée la question de la préservation et de la patrimonialisation des sources écrites et filmiques des écoles. Si certaines écoles ont déjà commencé un travail de numérisation et de préservation, ce n’est pas le cas, loin de là, pour toutes. En outre, une approche commune, à l’échelle européenne, permettrait de valoriser davantage précisément les circulations qui sont à l’œuvre dans la production et la création cinématographiques. Enfin, troisième temps de cette rencontre, nous réfléchirons à un projet de plateforme où seraient mis en relation les différents sites des écoles de cinéma mais aussi où serait également accueillie une base de données (travaux scientifiques réalisés, sources émanant des écoles elles-mêmes, etc.).


Coordinatrice du projet : Caroline Moine (CHCSC - UVSQ)

Co-porteuses et co-porteur : 

-Gesine Drews-Sylla, professeur en littérature et civilisation russes, Université de Würzburg (Allemagne)

-Stefano Pisu, maître de conférence en histoire contemporaine, Université de Cagliari (Italie)

-Gabrielle Chomentowski, historienne, chargée de recherche au CNRS (Centre d’histoire sociale du XXe siècle)