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Histoire du spectacle vivant XIX°-XX° siècles (2015-2016)
Ce séminaire s'intéresse à toutes les formes de spectacle vivant : théâtre, opéra, danse, concert etc.
du 9 novembre 2015 au 13 juin 2016
Le lundi de 17h30 à 19h
Société d’Histoire du Théâtre, Bibliothèque nationale de France
71 rue de Richelieu
75002 Paris
Rendez-vous devant le 71
71 rue de Richelieu
75002 Paris
Rendez-vous devant le 71
Programme :
9 novembre :
Rahul Markovits, « Europeans into Frenchmen : le théâtre, instrument de l'impérialisme français dans l'Europe napoléonienne »
Europeans into Frenchmen : telle était, pour paraphraser la célèbre formule d'Eugen Weber, la fonction dévolue au théâtre dans l'Europe occupée par la France révolutionnaire et impériale. A partir de recherches menées dans les départements « allemands » et « italiens » ainsi que dans le département du Léman (Genève), il s'agira de proposer, à la lumière d'une histoire plus longue de la présence des comédiens français en Europe, un bilan de la politique théâtrale française dans les départements nouvellement annexés de 1795 à 1814.
Multiplicité des modèles, contradiction entre principes proclamés et mise en œuvre, rôle décisif des intermédiaires culturels que sont les directeurs de troupe, le théâtre illustre bien les ambiguïtés et les limites de la politique culturelle républicaine et impériale.
7 décembre :
Françoise Quillet, « La scène mondiale aujourd’hui - Des formes en mouvement »
Quelles forces vives sont aujourd’hui à l’œuvre dans le théâtre ? Présentation d’un ouvrage qui est le premier d’une série destinée à examiner les forces vives à l’œuvre sur la scène mondiale d'aujourd'hui. Dans ce premier volume sont, entre autres, évoqués le Simb du Sénégal, un spectacle populaire issu d’un ancien rite d’exorcisme, le carnaval cher à la culture caribéenne, le Theatro Abierto rescapé de la dictature en Argentine, la comédie musicale si liée aux États-Unis, le Kathakali indien riche de quatre siècles d’histoire, les marionnettes sur eau du Vietnam. Nous poursuivons un questionnement central depuis notre premier ouvrage L’Orient au Théâtre du Soleil, consacré à l’étude des formes asiatiques « retravaillées » par le Théâtre du Soleil jusqu’à un ouvrage plus récent Arts du spectacle Identités métisses qui nous a permis d’évoquer non l’identité des arts mais leur diversité, les notions de mutation, de mixité, de mobilité aidant à penser l’identité dans l’interculturel avec les dimensions politiques, artistiques qui la composent.
4 janvier :
Lise Jankovic, « Dans l'envers du décor de la comédie de magie espagnole : à la rencontre des artisans du spectaculaire flamboyant »
Tout un peuple de professionnels de la scène — compositeurs, chorégraphes, comédiens, danseurs, machinistes, artificiers, mécaniciens, décorateurs, costumiers — œuvrait à la mise en scène des comédies de magie dont la pompe et la force spectaculaire reposaient sur la virtuosité et l’habileté de ces interprètes, créateurs et petites mains. L’objectif de l’intervention est de soulever, à la lumière de ces équipes artistiques, les paradoxes intenables qui entourent un théâtre aujourd’hui tombé dans l’oubli. La comédie de magie fut l’objet de critiques acerbes ; pourtant, quelque soit le champ artistique exploré, nous découvrons des pépinières de talent. On reprochait aux entreprises théâtrales la facilité du déluge d’effets, mais le dépouillement des archives prouve qu’ils étaient réalisés avec un esprit d’innovation constamment renouvelé. L’étude des réseaux d’artisans de la comédie de magie, motivée par le caractère collectif de toute création théâtrale, prétend contribuer à la révision des classifications entre genres nobles et genres mineurs.
8 février :
Aurélie Barbuscia, « La circulation du compositeur Rossini dans un cadre géopolitique en pleine mutation »
Entre la naissance du compositeur G. Rossini, ses années de formation et le lancement de sa carrière péninsulaire puis internationale, la carte déjà bien morcelée de l’Europe ne cesse de se transformer. De fait, tant que la carrière de Rossini reste confinée à la péninsule, sa mobilité revêt davantage la forme de l’itinérance, soumise au mécanisme administratif des théâtres italiens et à l’autorité exercée par la figure de l’impresario. À partir du moment où sa carrière se déploie à l’échelle internationale, elle répond à deux logiques de mobilité à la fois concurrentes et complémentaires : d’une part, l’émergence d’un marché artistique européen, d’autre part, l’espace de confinement protecteur, celui de l’État et de ses « politiques culturelles ». Nous verrons combien la trajectoire du compositeur Rossini constitue un observatoire privilégié de l’Europe musicale en formation qui laisse émerger des capitales, des puissances, des alliances, des rivalités et des mises en concurrence.
7 mars :
Philippe Blay, « Reynaldo Hahn, homme de théâtre »
Reynaldo Hahn (1874-1947) est sans doute le compositeur le plus éclectique de sa génération. Trop longtemps perçu sous le seul angle de la société brillante et mondaine à laquelle il a appartenu, il doit également être apprécié comme l’auteur d’une œuvre fort considérable et variée. Si la mélodie y tient une place prépondérante et a contribué amplement à sa réputation, les genres liés au théâtre en constituent l’autre axe principal : opéra, opérette, comédie musicale, musique de scène. Deux œuvres de premier plan sont à détacher de ce corpus et ont été reprises avec succès en 2015 : son opérette Ciboulette (1923) et son opéra Le Marchand de Venise (1935). Elles témoignent, chacune dans sa manière, de la conception dramatique d’un musicien de théâtre qui s’est voulu classique face à l’éloquence de la modernité.
11 avril :
Denis Guénoun, « Comment mesurer le temps et l’histoire du théâtre ? »
A partir de son expérience, Denis Guénoun portera un regard personnel sur l’histoire du théâtre en France durant les quarante dernières années. Homme de théâtre, metteur en scène, universitaire et auteur d’œuvres théâtrales et d’ouvrages de philosophie, il a commencé à participer à la vie théâtrale en 1971 : peut-on déterminer les quatre dernières décennies comme une époque historique, les lire en tant qu'histoire ? Partant d’une méditation personnelle et réflexive, il s’agira de comprendre ce qui a changé d'une borne à l'autre, mais aussi et surtout en quel sens ces changements font histoire, constituent un temps et un devenir historiques.
9 mai :
Chloé Longeard, « L’intermittence pour statut professionnel : réappropriation d’un dispositif public »
Comment expliquer qu’un régime d’indemnisation chômage ait valeur de statut professionnel pour les salariés intermittents du spectacle ? Pour saisir ce paradoxe, nous nous intéresserons à leurs représentations et pratiques professionnelles afin de révéler la manière dont ils se sont réapproprié un dispositif public. Loin de se réduire à un ensemble de règles, le régime d’indemnisation chômage propre aux intermittents du spectacle donne sens à l’expérience de travail de ces "professionnels sans profession". C’est ce qui explique qu’il soit, de manière paradoxale, investi comme un véritable "statut professionnel".
13 juin :
Claudette Joannis, « Edouard de Max (1869-1924), un tragédien à la gloire oubliée »
Considéré comme le successeur de Mounet-Sully dans la tragédie classique, Edouard de Max d’origine roumaine, occupe une place à part dans le panthéon des acteurs des années 1900. Par son jeu emphatique et grandiloquent, il rejoint Sarah Bernhardt dont il est longtemps le partenaire avant de devenir tardivement, et non sans mal, sociétaire de la Comédie -Française. Pour Antoine c’était un tzigane et pour Jeanne Sully un prince de la tragédie. De Max est loin de faire l’unanimité parmi la critique et le public Son interprétation de Néron dans Britannicus dérange ou enthousiasme et il ne craint pas le scandale en apparaissant nu sur un rocher dans Prométhée ou en affichant ses penchants homosexuels Adoré ou décrié, il subjugua les foules par sa personnalité fantasque et excessive sur la scène comme dans la vie. Indifférent aux critiques, entouré d’amis, il ne chercha pas la gloire, uniquement préoccupé de bien faire son métier et de servir les poètes. Pourtant, il ne semble pas que la personnalité de cet acteur, aussi exceptionnelle soit-elle, ait suffi à assurer sa renommée posthume. Il est temps de le faire revivre.
9 novembre :
Rahul Markovits, « Europeans into Frenchmen : le théâtre, instrument de l'impérialisme français dans l'Europe napoléonienne »
Europeans into Frenchmen : telle était, pour paraphraser la célèbre formule d'Eugen Weber, la fonction dévolue au théâtre dans l'Europe occupée par la France révolutionnaire et impériale. A partir de recherches menées dans les départements « allemands » et « italiens » ainsi que dans le département du Léman (Genève), il s'agira de proposer, à la lumière d'une histoire plus longue de la présence des comédiens français en Europe, un bilan de la politique théâtrale française dans les départements nouvellement annexés de 1795 à 1814.
Multiplicité des modèles, contradiction entre principes proclamés et mise en œuvre, rôle décisif des intermédiaires culturels que sont les directeurs de troupe, le théâtre illustre bien les ambiguïtés et les limites de la politique culturelle républicaine et impériale.
7 décembre :
Françoise Quillet, « La scène mondiale aujourd’hui - Des formes en mouvement »
Quelles forces vives sont aujourd’hui à l’œuvre dans le théâtre ? Présentation d’un ouvrage qui est le premier d’une série destinée à examiner les forces vives à l’œuvre sur la scène mondiale d'aujourd'hui. Dans ce premier volume sont, entre autres, évoqués le Simb du Sénégal, un spectacle populaire issu d’un ancien rite d’exorcisme, le carnaval cher à la culture caribéenne, le Theatro Abierto rescapé de la dictature en Argentine, la comédie musicale si liée aux États-Unis, le Kathakali indien riche de quatre siècles d’histoire, les marionnettes sur eau du Vietnam. Nous poursuivons un questionnement central depuis notre premier ouvrage L’Orient au Théâtre du Soleil, consacré à l’étude des formes asiatiques « retravaillées » par le Théâtre du Soleil jusqu’à un ouvrage plus récent Arts du spectacle Identités métisses qui nous a permis d’évoquer non l’identité des arts mais leur diversité, les notions de mutation, de mixité, de mobilité aidant à penser l’identité dans l’interculturel avec les dimensions politiques, artistiques qui la composent.
4 janvier :
Lise Jankovic, « Dans l'envers du décor de la comédie de magie espagnole : à la rencontre des artisans du spectaculaire flamboyant »
Tout un peuple de professionnels de la scène — compositeurs, chorégraphes, comédiens, danseurs, machinistes, artificiers, mécaniciens, décorateurs, costumiers — œuvrait à la mise en scène des comédies de magie dont la pompe et la force spectaculaire reposaient sur la virtuosité et l’habileté de ces interprètes, créateurs et petites mains. L’objectif de l’intervention est de soulever, à la lumière de ces équipes artistiques, les paradoxes intenables qui entourent un théâtre aujourd’hui tombé dans l’oubli. La comédie de magie fut l’objet de critiques acerbes ; pourtant, quelque soit le champ artistique exploré, nous découvrons des pépinières de talent. On reprochait aux entreprises théâtrales la facilité du déluge d’effets, mais le dépouillement des archives prouve qu’ils étaient réalisés avec un esprit d’innovation constamment renouvelé. L’étude des réseaux d’artisans de la comédie de magie, motivée par le caractère collectif de toute création théâtrale, prétend contribuer à la révision des classifications entre genres nobles et genres mineurs.
8 février :
Aurélie Barbuscia, « La circulation du compositeur Rossini dans un cadre géopolitique en pleine mutation »
Entre la naissance du compositeur G. Rossini, ses années de formation et le lancement de sa carrière péninsulaire puis internationale, la carte déjà bien morcelée de l’Europe ne cesse de se transformer. De fait, tant que la carrière de Rossini reste confinée à la péninsule, sa mobilité revêt davantage la forme de l’itinérance, soumise au mécanisme administratif des théâtres italiens et à l’autorité exercée par la figure de l’impresario. À partir du moment où sa carrière se déploie à l’échelle internationale, elle répond à deux logiques de mobilité à la fois concurrentes et complémentaires : d’une part, l’émergence d’un marché artistique européen, d’autre part, l’espace de confinement protecteur, celui de l’État et de ses « politiques culturelles ». Nous verrons combien la trajectoire du compositeur Rossini constitue un observatoire privilégié de l’Europe musicale en formation qui laisse émerger des capitales, des puissances, des alliances, des rivalités et des mises en concurrence.
7 mars :
Philippe Blay, « Reynaldo Hahn, homme de théâtre »
Reynaldo Hahn (1874-1947) est sans doute le compositeur le plus éclectique de sa génération. Trop longtemps perçu sous le seul angle de la société brillante et mondaine à laquelle il a appartenu, il doit également être apprécié comme l’auteur d’une œuvre fort considérable et variée. Si la mélodie y tient une place prépondérante et a contribué amplement à sa réputation, les genres liés au théâtre en constituent l’autre axe principal : opéra, opérette, comédie musicale, musique de scène. Deux œuvres de premier plan sont à détacher de ce corpus et ont été reprises avec succès en 2015 : son opérette Ciboulette (1923) et son opéra Le Marchand de Venise (1935). Elles témoignent, chacune dans sa manière, de la conception dramatique d’un musicien de théâtre qui s’est voulu classique face à l’éloquence de la modernité.
11 avril :
Denis Guénoun, « Comment mesurer le temps et l’histoire du théâtre ? »
A partir de son expérience, Denis Guénoun portera un regard personnel sur l’histoire du théâtre en France durant les quarante dernières années. Homme de théâtre, metteur en scène, universitaire et auteur d’œuvres théâtrales et d’ouvrages de philosophie, il a commencé à participer à la vie théâtrale en 1971 : peut-on déterminer les quatre dernières décennies comme une époque historique, les lire en tant qu'histoire ? Partant d’une méditation personnelle et réflexive, il s’agira de comprendre ce qui a changé d'une borne à l'autre, mais aussi et surtout en quel sens ces changements font histoire, constituent un temps et un devenir historiques.
9 mai :
Chloé Longeard, « L’intermittence pour statut professionnel : réappropriation d’un dispositif public »
Comment expliquer qu’un régime d’indemnisation chômage ait valeur de statut professionnel pour les salariés intermittents du spectacle ? Pour saisir ce paradoxe, nous nous intéresserons à leurs représentations et pratiques professionnelles afin de révéler la manière dont ils se sont réapproprié un dispositif public. Loin de se réduire à un ensemble de règles, le régime d’indemnisation chômage propre aux intermittents du spectacle donne sens à l’expérience de travail de ces "professionnels sans profession". C’est ce qui explique qu’il soit, de manière paradoxale, investi comme un véritable "statut professionnel".
13 juin :
Claudette Joannis, « Edouard de Max (1869-1924), un tragédien à la gloire oubliée »
Considéré comme le successeur de Mounet-Sully dans la tragédie classique, Edouard de Max d’origine roumaine, occupe une place à part dans le panthéon des acteurs des années 1900. Par son jeu emphatique et grandiloquent, il rejoint Sarah Bernhardt dont il est longtemps le partenaire avant de devenir tardivement, et non sans mal, sociétaire de la Comédie -Française. Pour Antoine c’était un tzigane et pour Jeanne Sully un prince de la tragédie. De Max est loin de faire l’unanimité parmi la critique et le public Son interprétation de Néron dans Britannicus dérange ou enthousiasme et il ne craint pas le scandale en apparaissant nu sur un rocher dans Prométhée ou en affichant ses penchants homosexuels Adoré ou décrié, il subjugua les foules par sa personnalité fantasque et excessive sur la scène comme dans la vie. Indifférent aux critiques, entouré d’amis, il ne chercha pas la gloire, uniquement préoccupé de bien faire son métier et de servir les poètes. Pourtant, il ne semble pas que la personnalité de cet acteur, aussi exceptionnelle soit-elle, ait suffi à assurer sa renommée posthume. Il est temps de le faire revivre.
Informations complémentaires
Responsables du séminaire
Jean-Claude Yon, professeur à l'UVSQ.
Graça Dos Santos, maître de conférences HDR à l'Université de Paris Ouest Nanterre La Défense.
Contact :
Jean-Claude Yon : jean-claude.yon@uvsq.fr