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[Éthiques & Mythes de la création] Briser les statues, pourquoi ? Démarches politiques et expériences esthétiques contemporaines

Le séminaire interdisciplinaire "Éthiques et mythes de la création" reprend, sous la responsabilité de Sylvie Dallet, son cycle de conférences (Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines -Université de Paris Saclay & Institut Charles Cros).

le 20 mars 2021

Samedi 20 mars 2021, de 10h à 12h30
En visio-conférence
Avec trois conférences de l'historienne Jacqueline LALOUETTE ("Les statues de la discorde") et des artistes céramistes Nicole CRESTOU ("Sculptures et installations éphémères") et Gilles FROMONTEIL ("Bien au chaud, à l'ombre du sourire de Youri Gagarine"). Introduction : Sylvie DALLET

Nicole CRESTOU : « Sculptures  et installations éphémères »

Résumé :  Les installations en terre crue sont, depuis mes premières expériences de 1983, composées d'éléments multiples mis en scène pour se détruire au cours de l'exposition. L'espace de démonstration dicte la scénographie, en intérieur comme en extérieur. Les représentations du corps entier ou en fragments, généralement féminin, répondent aux thèmes des expositions. La terre crue côtoie parfois la terre cuite. Mes sculptures figuratives du corps humain se détruisent naturellement au fil des expositions.
CV succinct : Docteure en Arts et Sciences de l'Art, formée à l'Atelier Lerat école des Beaux-Arts de Bourges, Nicole Crestou est une céramiste française qui crée des installations figuratives attentives au corps, humains et non-humains et au végétal. Elle est active au sein de l'association céramique La Borne, un collectif de céramistes installé dans le Berry (Cher) autour d'un village déjà fameux au XIXéme siècle pour ses créations potières.

Gilles FROMONTEIL : « Bien au chaud, à l'ombre du sourire de Youri Gagarine »
Résumé : Enfant, assis devant la bibliothèque de mes parents, je regardais souvent les images de livres sur les révolutions. 1789, 1917 ces hommes, ces femmes juchés sur des automobiles le fusil armé d’une baïonnette, la Commune de Paris, les sourires de 1936 le poing levé, ou encore la Résistance que me racontait mon grand-père dans le Limousin. Naturellement depuis l’atelier Georges Jeanclos, à l’ENSBA de Paris, je me suis consacré à triturer autant la terre que ces épopées qui ponctuent l’histoire de l’humanité.
J’ai plongé dans l’intimité de certaines figures qui deviennent signes : Napoléon, Mao-Tsé-Toung, Lénine, ou encore Georges Marchais, Trotsky, Rosa Luxembourg, Che Guevarra, Mandela… mais aussi les figures du libéralisme (Merkel, Thatcher, Reagan).
Quand on travaille avec l’histoire, parfois c’est l’actualité qui bouscule. C’est ce qui est arrivé lors d’une exposition au Château d’Oiron en 2014, un mois après l’intervention de la Russie en Crimée. Il n’y eut pas de sculpture brisée, mais quasi déboulonnage, là où nous aurions dû être dans la référence à la proclamation du pavillon soviétique à l’Exposition universelle de Paris en 1937... J’interviendrai lors de ce séminaire sur cette intervention politique d’État, qui déboula en plein travail de montage final de l’exposition.
CV Succinct : Gille Fromonteil est céramiste  (expositions en France, Allemagne, Bulgarie, Vietnam), formé à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (atelier Georges Jeanclos) et titulaire d’une maîtrise d’arts plastiques Paris 1. Il a exercé les responsabilités de secrétaire général du Syndicat National des Artistes Plasticiens CGT de 1992 à 2001 et de  président du Conseil d’administration de la Maison des Artistes (organisme collecteur Sécurité sociale branche arts plastiques et graphiques) de 2001 à 2011.

Jacqueline LALOUETTE : "Les statues de la discorde"
Professeure émérite en Histoire contemporaine, Jacqueline Lalouette poursuit des recherches sur la mémoire et les expressions de la démocratie. Elle a publié en 2018 Un peuple de statues  La célébration sculptée des grands hommes. France, 1801-2018, et en 2021, Les statues de la discorde, sur les bris récent des statues sur les territoires d'outre-mer.
Le 22 mai 2020 en effet, deux statues martiniquaises de Victor Schoelcher furent brisées. Mais le bruit provoqué par ces destructions fut vite couvert par le fracas médiatique suscité par la mort de l'Afro-Américain George Floyd tué à Minneapolis, par la police, le 25 mai. Les images de son agonie agirent comme un catalyseur et déchaînèrent dans le monde des actes iconoclastes contre les statues glorifiant de « grands hommes » blancs, dont l'action est condamnée à divers titres (esclavagisme, colonialisme, racisme).
Informations complémentaires
Ces rencontres sont libres et gratuites mais, pour recevoir le lien pour la Visioconférence, il faut s’inscrire sur le site de l'Institut Charles Cros (https://www.institut-charles-cros.eu/) ou via les mails suivants : Institutcharlescros@orange.fr ou sylvie.dallet@uvsq.fr