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Valentina Alzati: Les contes de Mme d'Aulnoy et leur fortune en Europe (France, Italie, Grande-Bretagne, Allemagne) 1752-1935
le 15 novembre 2018
Jeudi 15 novembre
A 13h30
A 13h30
Résumé :
Les contes merveilleux naissent à la fin du XVIIe siècle et renaissent, sous des formes profondément renouvelées entre le XVIIIe et le XXe siècle. L’œuvre de Marie Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy, publiée en deux volumes – Les Contes des Fées (1697) ; Contes nouveaux ou les Fées à la mode (1698) – favorise la définition du genre, lors de sa naissance. En outre, les contes les plus connus de l’auteure, « l’Oiseau bleu », « le Nain Jaune », « la Belle aux Cheveux d’Or », « Serpentin Vert » et « la Princesse Printanière », participent à la renaissance du genre pendant le Long XIXe siècle. Pendant cette époque, Mme d’Aulnoy fascine les historiens pour sa vie déréglée, est comparée à Charles Perrault et transformée en Mother Bunch par les intellectuels romantiques tandis que ses contes merveilleux continuent à être lus et publiés, mais sous des formes très différentes par rapport aux premières éditions. Dans la première partie du XIXe siècle, les textes des contes sont lourdement modifiés afin de les adapter à un public plus large. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les contes sont réévalués dans la tradition lettrée. Certains éditeurs français récupèrent les récits originaux de Mme d’Aulnoy et les proposent aux lecteurs à l’intérieur d’éditions souvent illustrées. Des éditeurs et des intellectuels étrangers proposent des traductions souvent fidèles des contes. Les textes adaptés sont encore très diffusés car l’adaptation permet de rapprocher les contes à une nouvelle conception du genre construite à partir des récits de Charles Perrault. Dans cette même période, les récits de la baronne permettent aussi de réfléchir sur les caractéristiques de la littérature d’enfance et de jeunesse. L’illustration, présente dans de nombreuses éditions de l’époque, permet la participation de ces nouveaux volumes à la naissance du livre comme objet culturel. Les nombreuses rééditions des contes merveilleux les plus connus de Mme d’Aulnoy favorisent la création de réécritures et de transpositions pour le théâtre, présentes dans la culture anglaise. Les réécritures complètes – tout comme les transpositions – présentent des traits stylistiques qui relèvent du merveilleux perverti comme un renversement des conclusions, le mélange de plusieurs trames, la multiplication d’objets symboliques et une profonde transformation des personnages qui reflètent, désormais la culture fin-de-siècle. La reprise de certains thèmes, motifs et personnages permet de mieux comprendre l’importance du souvenir littéraire dans le renouvellement du genre merveilleux. Les transpositions pour le théâtre permettent de souligner le lien qui existe entre le théâtre et les nouveaux moyens de reproduction graphique des images et l’évolution du spectaculaire. La presse illustrée tout comme les affiches des spectacles permettent d’attirer les spectateurs. Ce travail permet de souligner l’importance de la production de Mme d’Aulnoy et de mettre en relief en quel sens ses contes merveilleux ont contribué à enrichir plusieurs genres et plusieurs modèles relevant de la culture fin-de-siècle.
Les contes merveilleux naissent à la fin du XVIIe siècle et renaissent, sous des formes profondément renouvelées entre le XVIIIe et le XXe siècle. L’œuvre de Marie Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy, publiée en deux volumes – Les Contes des Fées (1697) ; Contes nouveaux ou les Fées à la mode (1698) – favorise la définition du genre, lors de sa naissance. En outre, les contes les plus connus de l’auteure, « l’Oiseau bleu », « le Nain Jaune », « la Belle aux Cheveux d’Or », « Serpentin Vert » et « la Princesse Printanière », participent à la renaissance du genre pendant le Long XIXe siècle. Pendant cette époque, Mme d’Aulnoy fascine les historiens pour sa vie déréglée, est comparée à Charles Perrault et transformée en Mother Bunch par les intellectuels romantiques tandis que ses contes merveilleux continuent à être lus et publiés, mais sous des formes très différentes par rapport aux premières éditions. Dans la première partie du XIXe siècle, les textes des contes sont lourdement modifiés afin de les adapter à un public plus large. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les contes sont réévalués dans la tradition lettrée. Certains éditeurs français récupèrent les récits originaux de Mme d’Aulnoy et les proposent aux lecteurs à l’intérieur d’éditions souvent illustrées. Des éditeurs et des intellectuels étrangers proposent des traductions souvent fidèles des contes. Les textes adaptés sont encore très diffusés car l’adaptation permet de rapprocher les contes à une nouvelle conception du genre construite à partir des récits de Charles Perrault. Dans cette même période, les récits de la baronne permettent aussi de réfléchir sur les caractéristiques de la littérature d’enfance et de jeunesse. L’illustration, présente dans de nombreuses éditions de l’époque, permet la participation de ces nouveaux volumes à la naissance du livre comme objet culturel. Les nombreuses rééditions des contes merveilleux les plus connus de Mme d’Aulnoy favorisent la création de réécritures et de transpositions pour le théâtre, présentes dans la culture anglaise. Les réécritures complètes – tout comme les transpositions – présentent des traits stylistiques qui relèvent du merveilleux perverti comme un renversement des conclusions, le mélange de plusieurs trames, la multiplication d’objets symboliques et une profonde transformation des personnages qui reflètent, désormais la culture fin-de-siècle. La reprise de certains thèmes, motifs et personnages permet de mieux comprendre l’importance du souvenir littéraire dans le renouvellement du genre merveilleux. Les transpositions pour le théâtre permettent de souligner le lien qui existe entre le théâtre et les nouveaux moyens de reproduction graphique des images et l’évolution du spectaculaire. La presse illustrée tout comme les affiches des spectacles permettent d’attirer les spectateurs. Ce travail permet de souligner l’importance de la production de Mme d’Aulnoy et de mettre en relief en quel sens ses contes merveilleux ont contribué à enrichir plusieurs genres et plusieurs modèles relevant de la culture fin-de-siècle.
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