[Soutenance de thèse] Une république des arts : Le Clou (1884-1912). Association et spectacle varié à Nantes au début de la Troisième République

Résumé :
En s’intéressant à un type d’association peu étudié jusque-là, une société artistique et littéraire de province, et en partant de l’exemple précis de la société du Clou, active à Nantes entre 1884 et 1912, la thèse présentée ici souhaite montrer la corrélation entre la vitalité associative provinciale sous la Troisième République et l’utilisation par les associations du modèle du spectacle varié pour leurs soirées ordinaires ou leurs séances festives. Dans le cas du Clou, ce lien est facilité par la sociologie de ses membres, appartenant aux élites nantaises, républicains libéraux issus des classes moyennes : le Clou est un nœud de divers réseaux, qui favorise la domination de ses membres dans différents domaines, économique, politique et culturel. Marquée par la revendication de la liberté et l’ambition de l’originalité, cette société est néanmoins représentative du phénomène associatif nantais, dont le développement n’avait pas été étudié jusqu’à présent. L’influence du Clou favorise la diffusion à Nantes du modèle du spectacle varié. Celui-ci est défini par la succession des genres artistiques (causeries, musique, théâtre, attractions venues des arts forains ou du music-hall) et l’alternance des registres. Trouvant son inspiration principale dans les productions artistiques des lieux de spectacle et de divertissement parisiens, notamment en provenance des milieux de la bohème, les spectacles du Clou y associent des créations d’artistes locaux, témoignages du dynamisme artistique d’une ville de province. Ainsi, le spectacle varié assure la cohésion de l’association en permettant la participation de tous, artistes amateurs et professionnels, en soudant le groupe par un rire de connivence alimenté par l’esprit fumiste et en affirmant l’identité du groupe à l’échelle locale et régionale.

Membres du jury :
Loic Vadelorge - Université Gustave Eiffel (rapporteur)
Stéphanie Sauget - Université de Tours (rapporteure)
Pascale Goetschel - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (examinatrice)
Jean-Claude Yon - Ecole pratique des hautes études (examinateur)
Jean-Charles Geslot - Université Paris-Saclay (examinateur)
Anne-Claude Ambroise-Rendu - UVSQ (directrice de thèse)