Aller au contenu

| | |

Vous êtes ici : CHCSCFRManifestations scientifiquesSoutenances

[Soutenance de thèse] Révolutions des miroirs / Miroirs des révolutions - Démocratisation, diffusion et projection du reflet de soi (XVIIIe-XIXe siècles)

le 9 janvier 2020

Le jeudi 9 janvier 2020 à 9h30
Amphithéâtre Palissy
Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) Site du Carrousel (par l’escalier de l’horloge) Palais du Louvre - porte des Lions 14, quai François Mitterrand - 75001- Paris

Soutenance de thèse de Christophe Meslin.

« Révolutions des miroirs / Miroirs des révolutions - Démocratisation, diffusion et projection du reflet de soi (XVIIIe-XIXe siècles) »

Le jeudi 9 janvier 2020 à 9h30
à
Amphithéâtre Palissy
Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) Site du Carrousel (par l’escalier de l’horloge) Palais du Louvre - porte des Lions 14, quai François Mitterrand - 75001- Paris

IMPORTANT :

En raison du plan Vigipirate, les mesures de sécurité sont renforcées et l'inscription préalable est obligatoire. Je remercie les personnes extérieures au C2RMF de bien vouloir s'inscrire auprès de Mme Stella-Moragues (eva.stella-moragues@culture.gouv.fr) d'ici le mardi 7 janvier 2020, en précisant comme objet du message «Soutenance Meslin 9 janvier » et en voulant bien me mettre en copie (meslin-christophe@bbox.fr). Le nombre de place étant limité, une confirmation vous sera envoyée par mail.

Membres du jury :

M. Jean-Claude YON, Professeur des Universités, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines Paris-Saclay, FRANCE - Directeur de thèse

M. Jean-Claude CARON, Professeur Emérite, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, FRANCE – Examinateur

Mme Stéphanie SAUGET, Professeur des Universités, université François Rabelais Tours, FRANCE – Rapporteur

Mme Anne-Claude AMBROISE-RENDU, Professeur des Universités, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines Paris-Saclay, FRANCE – Examinateur

Mme Pauline LEMAIGRE-GAFFIER, Maître de Conférences, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines Paris-Saclay, FRANCE – Examinateur

Mme Anne-Laure CARRÉ, Ingénieur de Recherche, Musée des Arts et Métiers, FRANCE – Examinateur

Mme Florence NAUGRETTE, Professeur des Universités, Université Paris-Sorbonne, FRANCE - Rapporteur

Résumé :

    Le miroir a menti. Malgré les apparences, malgré une présence multiséculaire de cet objet dans la peinture et la littérature, et malgré même parfois les analyses de certains ouvrages, le miroir constitue un outil et un cadre récents si on considère sa diffusion. À la veille de la Révolution française, il demeure un objet « neuf » pour la majorité de la population française. Si sa démocratisation s’amorce au XVIIIe siècle, elle prend toute sa force et son ampleur au cours du siècle suivant. Cette recherche vise avant tout à explorer les tenants et les aboutissants de ce mouvement historique qui n’a rien de linéaire. Trois axes structurent l’approche. Dans un premier temps, c’est la question de la présence du miroir dans les intérieurs du XVIIIe qui est posée, à travers sa matérialité même, son industrie et l’immense disparité des qualités existantes, comme dans les représentations culturelles (religieuses, morales, sociales et politiques) associées à l’objet. Des discours proposés sur les scènes de théâtre – avec, ou plus fréquemment sans, la présence de l’objet – pour le moquer ou jouer de la méconnaissance des reflets, jusqu’aux discours et débats de la période révolutionnaire accompagnant et légitimant des destructions de glaces nobiliaires, avant que le pragmatisme et les besoins financiers de la République et de l’Empire n’imposent une stricte réglementation de la vente des glaces saisies, le XVIIIe siècle n’est pas avare de considérations sur les miroirs. Le deuxième axe de la recherche se focalise sur le XIXe siècle qui correspond à une explosion de la production et de la consommation des miroirs, accompagnées et aidées en cela par une forte baisse des prix des petits miroirs et plus encore des « glaces » (entendues comme « grands miroirs »). Les « guerres » industrielles entre l’ex-manufacture royale des glaces, Saint-Gobain, et sa rivale Saint-Quirin (avant une entente de cartel), et celles menées contre de populaires petits miroirs et de moyennes glaces provenant de Bavière, forment le terreau favorable aux prémices d’une « consommation de masse ». La chute des prix n’est pas seule en cause. La notion de luxe associée au reflet de soi et à l’attention qu’on peut y porter est également attaquée dans sa dimension de « superflu » quand les espaces publics, les romans, le théâtre, et une réclame textuelle ou visuelle, viennent dire et jouer autour de cette « importance » et « nécessité » des reflets. Distinction, ascension sociale, maîtrise de codes et d’attitudes corporelles, regard attentif et aiguisé s’expérimentent et s’apprennent pour un nombre croissant d’individus, sinon toujours de « citoyens » à part entière dans les différents régimes politiques qui se succèdent au cours du XIXe siècle. Cependant, une société fréquemment agitée dans ses assises sociales et politiques voit des disparités anciennes demeurer et de nouvelles se créer en réaction à une standardisation des apparences plus poussée. De nombreuses stratégies sont développées par les élites, anciennes ou récemment « arrivées ». Et, à travers différents types de miroirs, du petit modèle verdâtre « bas-de-gamme » à la grande, lumineuse et ultra-élitaire psyché, tout un monde social se déploie dans et par les reflets. Les armoires à glace « voient », à partir des années 1850, une classe moyenne qui s’étend et gagne en « importance ». La dernière partie de cette thèse est très largement consacrée à « l’orgie spéculaire et spectaculaire » qui s’épanouit sur les scènes des théâtres et dans les salles de spectacles. Une grande variété de jeux autour des miroirs se met en place, dans les dialogues comme dans des scénographies usant des cadres miroitants et de trucages afin de développer, notamment, une certaine méta-théâtralité, voire une « précinématographie ». Les hybridations artistiques et les influences sur la littérature de ces fêtes de l’œil sont esquissées, ainsi que des pistes pour de prochaines recherches.             
Informations complémentaires
Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF)
Site Carrousel (par l’escalier de l’horloge)
Palais du Louvre – Porte des Lions
14 quai François Mitterrand, 75001 Paris
M1 et M7 : Palais Royal – Musée du Louvre
M14 : Pyramides
Bus : N° 21, 24, 27, 39, 48, 69, 72, 81, 95
Voiture : parc de stationnement souterrain, Avenue du Général Lemonnier