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[Soutenance de thèse] Performing Americanness from the American Renaissance to the Lost Generation

Soutenance de thèse de Jamie Korsmo

le 6 décembre 2024

Vendredi 6 décembre 2024
13h30
UVSQ
5 Bd d'Alembert, 78280 Guyancourt
Salle des thèses
Résumé :

La performance culturelle est composée d’actions stylisées et répétées qui constituent l’identité culturelle reconnaissable d’un groupe spécifique. L’identité culturelle américaine, en particulier, se manifeste à travers des moments de mobilité liés à l’histoire de l’immigration du pays ainsi qu’à une valorisation du progrès, de l’innovation et, paradoxalement, à une préservation du lien passé avec la colonisation initiale de l’Amérique par les immigrants européens.
Après une inspection plus approfondie, les liens entre le réalisme américain et le modernisme américain sont plus profonds et plus importants qu’on ne l’avait prévu, en particulier en ce qui concerne les perceptions américaines de la mobilité et de la structure narrative. Les premiers Américains voyageaient principalement à l’étranger pour travailler et acquérir de l’expérience en rapport avec la construction de la nouvelle nation américaine, tandis que les voyageurs ultérieurs espéraient acquérir un capital culturel qui élèverait leur statut social à leur retour après un long Grand Tour en Europe. Au XXe siècle, l’impulsion pour voyager à l’étranger était souvent le tourisme de masse, rendu possible par l’évolution des technologies de voyage, ou l’expérience des expatriés pour construire une vie durable à l’étranger. Dans tous les cas, le facteur de motivation fondamental derrière l’attrait pour l’Europe est un sentiment de nostalgie ressenti par les Américains pour le moment originel de leur colonisation, lorsque les cultures européenne et américaine étaient une seule et même culture. Cette divergence progressive entre les deux régions a créé un besoin urgent souvent ressenti par les Américains de retrouver ce lien passé lointain, souvent en mythifiant la culture européenne comme étant plus raffinée. Ainsi, l’expérience européenne donne aux citoyens américains un capital culturel précieux qui comble ce fossé et offre aux Américains à l’étranger une scène sur laquelle ils peuvent mettre en scène leur propre américanité.
En étudiant la littérature de certains écrivains expatriés tels que Henry James et Ernest Hemingway, il est possible de déduire quelles qualités nationales étaient valorisées à chaque moment historique et comment les auteurs eux-mêmes ont contribué non seulement à représenter mais aussi à présenter ces valeurs culturelles en écrivant à leur sujet et en diffusant ces éléments culturels auprès d’un public plus large. Cette thèse décrit la littérature de Henry James et d’Ernest Hemingway en fiction longue et courte, car ces deux formes offrent des supports différents dans lesquels les performances culturelles peuvent être mises à nu de manière divergente. La fiction longue offre un champ d’interrogation plus large qui permet un examen plus approfondi du comportement, des performances et des motivations des personnages, y compris des représentations d’éléments régionaux spécifiques. Les nouvelles des deux auteurs créent un instantané de la vie, avec des valeurs culturelles et une identité exprimées sous une forme plus compacte. Pour Hemingway, la structure de la nouvelle s’harmonise parfaitement avec les caractéristiques modernistes de syntaxe stricte et de langage concis, souvent incarnées par l’omission et la fragmentation de l’écriture moderniste. Les nouvelles de James sont intrinsèquement épisodiques et semblent prédire ces éléments modernistes dans leur fragmentation et leurs instantanés de la performance culturelle.
Le réalisme américain est véritablement l'ancêtre direct du modernisme américain, comme en témoignent leurs nombreuses connexions et leurs traits communs. L'élargissement de la délimitation stricte entre les deux périodes littéraires sert à de nombreux objectifs, notamment celui d'inclure des voix souvent négligées et non catégorisées, ainsi que de mettre en valeur la scène des représentations de la culture américaine.

Abstract:

Cultural performance is comprised of the stylized, repeated actions that make up a recognizable cultural identity of a specific group. American cultural identity, specifically, is enacted through moments of mobility linked to the country’s history of immigration as well as a valuing of progress, innovation, and, paradoxically, a preservation of the past connection to the initial settlement of America by European immigrants.
Upon further inspection, the connections between American Realism and American Modernism are more profound and important than previously anticipated, especially in relation to American perceptions of mobility and narrative structure. These connections can be investigated through study of American cultural performance abroad, specifically through motivation for travel and the way this mobility changes over time. Early Americans largely traveled abroad for work and experience related to building the new American nation, while later travelers hoped to gain cultural capital that would elevate their social status upon return after a long Grand Tour in Europe. In the twentieth century, the impetus for travel abroad was often mass-marked tourism, made possible by evolving travel technology, or expatriate experience to build a sustainable life abroad. In all cases, the fundamental motivating factor behind the draw to Europe is a sense of nostalgia felt by Americans for the original moment of settlement when European and American cultures were one and the same. This gradual divergence between the two regions has created an urgency often felt by Americans to recover this distant past connection, often by mythologizing European culture as more refined. Thus, having European experience gives American citizens valuable cultural capital that bridges this gap and provides the American abroad with a stage on which to perform their own Americanness.
By investigating the literature of certain expatriate writers such as Henry James and Ernest Hemingway, it is possible to deduce what national qualities were valued in each historical moment and how the authors themselves assisted in not only representing but also presenting these cultural values by writing about them and disseminating these cultural elements to the wider public audience. Expat authors were chosen as it is often simpler to identify moments of cultural performance when the actor is removed from their normal stage of performance. This dissertation delineates the literature of Henry James and Ernest Hemingway into longer and shorter fiction as these two forms provide different mediums in which cultural performances can be laid bare in divergent ways. The longer fiction, including novels and novellas, provides a wider breadth of interrogation that allows for a more in-depth look at character behavior, performance, and motivations, including representations of specific regional elements. In Henry James’s work, this involves a vast exploration of American “types,” while this format provides Hemingway with a platform to investigate more complex cultural values. The short stories of both authors create a snapshot of life, with cultural values and identity expressed in a more compact form. For Hemingway, the short story structure dovetails seamlessly with the modernist characteristics of tight syntax and terse language, often embodied by the omission and fragmentation of modernist writing. James’s short stories are inherently episodic and seem to predict these modernist elements in their fragmentation and snapshots of cultural performance.
American Realism is truly the direct ancestor of American Modernism which is evident through their many connections and shared traits. Expanding the strict delineation between the two literary periods serves many purposes, such as including often overlooked and uncategorized voices as well as highlighting the stage for performances of American culture.



Membres du jury :

Stéphanie Durrans, professeure à l'université de Bordeaux-Montaigne, pré-rapportrice
Rédouane Aboueddahab, professeur à l'université du Mans, pré-rapporteur
Sophie Croisy, Maître de Conférence, à l'université Versailles St Quentin en Yvelines, examinatrice
Audrey Goodman, Professeure à Georgia State University, Géorgie, États-Unis, co-directrice
Jacques Pothier, Professeur à l'Université Versailles St Quentin en Yvelines, co-directeur