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[Soutenance de thèse] Les Américains face à la mort au XXIe siècle : les processus de structuration de la mort-spectacle par armes à feu dans les médias
Soutenance de thèse de Florian Leniaud
le 5 décembre 2025
Vendredi 5 décembre 2025
14h
14h
UVSQ
5 Bd d'Alembert, 78280 Guyancourt
Salle des thèses
5 Bd d'Alembert, 78280 Guyancourt
Salle des thèses
Résumé :
Nous sommes confrontés aujourd'hui au paradoxe suivant : la mort est omniprésente dans notre société mais les morts y sont invisibles. Malgré les tragédies par arme à feu à répétition, il semble que la conscience de notre finitude ait été évacuée. Si la place de la mort a souvent été identifiée à travers le prisme de sa disparition sociale, la recherche fait maintenant état d'un renouveau par l'intensité de ses représentations médiatiques. Nous identifions à ce titre trois processus principaux mettant en scène la mort par balle : son hypermédiatisation (facteur technologique), son aseptisation (facteur déontologique) et sa sacralisation (facteur mythologique). L'hypermédiatisation contribue à intensifier une représentation idéalisée, bien souvent dépourvue du principe de réalité lui-même lourdement éprouvé par le sentiment de perte. En découle une mort dénaturée, car vidée de son essence tragique sous l'effet de son aspect exclusivement distrayant - phénomène que nous qualifions de mort déréalisée. L'aseptisation consiste, dans le domaine journalistique, à censurer ou montrer la mort, un rapport à sa monstration qui témoigne selon nous d'une instrumentalisation de la place du cadavre. On cherche ici à mieux comprendre son caractère parfois intrusif, ses enjeux et sa dimension politique perçue par un journalisme toujours soucieux de pouvoir s'auto-préserver. Le processus de sacralisation est quant à lui analysé à l'aune d'un récit héroïque fortement mis à mal par la résurgence des homicides et des tueries de masse enregistrés depuis le début du XXIe siècle. Nous considérons la structuration du culte du héros comme facteur de contagion, phénomène qui pourrait concourir in fine à la fabrication de la notoriété du meurtrier. Souffrant de visibilité sociale, la mort se transfigure ainsi dans la violence par le prisme du spectacle pour prendre les apparences d'un bien de consommation comme un autre - une adaptation contemporaine que nous souhaitons faire émerger afin de mieux saisir cette étape de l'existence humaine encore trop souvent délaissée par la recherche.
Membres du jury :
François Vergniolle de Chantal, PR, Université Paris Cité, Président
Sébastien Lefait, PR, Université Aix-Marseille, Rapporteur
Emmanuelle Delanoë-Brun, PR, Professeure des Universités, Sorbonne Nouvelle, Rapportrice
Cécile Coquet-Mokoko, PR, Université de Versailles Saint Quentin, Examinatrice
Camille Rouquet, MCF, Cergy Paris Université Examinatrice
Direction de la thèse : Lauric Henneton
Nous sommes confrontés aujourd'hui au paradoxe suivant : la mort est omniprésente dans notre société mais les morts y sont invisibles. Malgré les tragédies par arme à feu à répétition, il semble que la conscience de notre finitude ait été évacuée. Si la place de la mort a souvent été identifiée à travers le prisme de sa disparition sociale, la recherche fait maintenant état d'un renouveau par l'intensité de ses représentations médiatiques. Nous identifions à ce titre trois processus principaux mettant en scène la mort par balle : son hypermédiatisation (facteur technologique), son aseptisation (facteur déontologique) et sa sacralisation (facteur mythologique). L'hypermédiatisation contribue à intensifier une représentation idéalisée, bien souvent dépourvue du principe de réalité lui-même lourdement éprouvé par le sentiment de perte. En découle une mort dénaturée, car vidée de son essence tragique sous l'effet de son aspect exclusivement distrayant - phénomène que nous qualifions de mort déréalisée. L'aseptisation consiste, dans le domaine journalistique, à censurer ou montrer la mort, un rapport à sa monstration qui témoigne selon nous d'une instrumentalisation de la place du cadavre. On cherche ici à mieux comprendre son caractère parfois intrusif, ses enjeux et sa dimension politique perçue par un journalisme toujours soucieux de pouvoir s'auto-préserver. Le processus de sacralisation est quant à lui analysé à l'aune d'un récit héroïque fortement mis à mal par la résurgence des homicides et des tueries de masse enregistrés depuis le début du XXIe siècle. Nous considérons la structuration du culte du héros comme facteur de contagion, phénomène qui pourrait concourir in fine à la fabrication de la notoriété du meurtrier. Souffrant de visibilité sociale, la mort se transfigure ainsi dans la violence par le prisme du spectacle pour prendre les apparences d'un bien de consommation comme un autre - une adaptation contemporaine que nous souhaitons faire émerger afin de mieux saisir cette étape de l'existence humaine encore trop souvent délaissée par la recherche.
Membres du jury :
François Vergniolle de Chantal, PR, Université Paris Cité, Président
Sébastien Lefait, PR, Université Aix-Marseille, Rapporteur
Emmanuelle Delanoë-Brun, PR, Professeure des Universités, Sorbonne Nouvelle, Rapportrice
Cécile Coquet-Mokoko, PR, Université de Versailles Saint Quentin, Examinatrice
Camille Rouquet, MCF, Cergy Paris Université Examinatrice
Direction de la thèse : Lauric Henneton
Informations complémentaires
Contact : florian.leniaud@uvsq.fr
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