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Presse politique allophone et en contexte colonial. Langue et contre-pouvoir

Appel à communications : Journée d’étude organisée par ReSO et CORHIS de l’université Paul-Valéry-Montpellier 3, en collaboration avec le CERAPS Université de Lille et le Réseau Transfopress.

le 13 octobre 2023

Vendredi 13 octobre 2023
Université Paul Valéry Montpellier 3
Au carrefour des disciplines (culture imprimée, analyse de contenu, études linguistiques, approches historiques, sciences politiques, théories de la médiatisation), la journée d’étude propose d’analyser la relation langue/pouvoir/contre-pouvoir à travers la presse allophone en contexte migratoire et/ou colonial, dans le but de stimuler une compréhension interdisciplinaire de cette thématique.

Si, d’une manière générale, la langue est un instrument de pouvoir, celle qu’on impose dans les écoles, qu’on interdit de pratiquer ou, a contrario, qu’on continue à pratiquer comme symbole de résistance, dans le domaine de la presse, le choix de la langue de publication peut en soi déjà constituer une manifestation de contre-pouvoir. À partir de cette constatation, la journée d’étude propose d’analyser cette relation langue/pouvoir/contre-pouvoir à travers la presse allophone en contexte migratoire et/ou colonial.

Dans ces situations où les relations de domination ont des facettes multiples, par rapport au pays d’origine, au pays d’accueil et/ou au pays colonisateur, les stratégies de lutte mises en place par les périodiques se révèlent dans la/les langue(s) utilisée(s). Selon les circonstances, certains peuvent mener des expériences plurilingues, dont il faut analyser les objectifs et les résultats. La législation peut aussi contraindre à faire certains choix linguistiques, voire à publier de façon clandestine. Dans ces cas, il est intéressant de voir comment ces journaux politiques trouvent, ou pas, un soutien auprès d’individus ou d’organisations du pays d’accueil, par exemple d’autres journaux qui peuvent assurer un appui logistique ou servir de relais auprès du lectorat, ou cherchent au contraire une aide extérieure.

Les choix linguistiques, qui peuvent passer par la traduction ou la citation, sont par ailleurs révélateurs des contacts que la presse allophone militante entretient avec l’environnement local. Les représentations et les discours sur cet environnement et sur les populations autochtones sont aussi symptomatiques des modalités de mobilisation sur le plan politique. La question est particulièrement stridente en contexte colonial, par exemple lorsque l’internationalisme des militants qui sont à l’origine de la presse politique s’accompagne de sentiments xénophobes et provoque des différends entre les groupes nationaux. Certains journaux essaient de dépasser ces différends, d’autres peuvent au contraire les attiser. Le rapport à la langue a sa part dans ces dynamiques, d’autant plus que le contexte colonial pousse à l’extrême la notion de presse allophone : le projet propose en effet d’inclure dans la réflexion la presse politique promue par les autochtones dans leur langue et non dans la langue du colonisateur. Dans des territoires soumis à la domination coloniale, le fait d’appartenir à des populations immigrées ajoute une dimension supplémentaire, qui peut être perceptible dans la presse politique, entre le colonisateur et le colonisé.

Cette réflexion pourra être menée sur des journaux publiés de la fin du XIXe à la deuxième moitié du XXe siècle, voire avec des publications en cours si le lien est fait avec le passé, et se donne pour objectif de stimuler une compréhension interdisciplinaire de la relation entre langue et pouvoir dans le domaine de la presse politique, notamment la presse anarchiste, en contexte migratoire et/ou colonial.

Mots-clés : presse politique, presse allophone, langue, pouvoir, contre-pouvoir, migration, anarchisme, colonialisme


Calendrier :

Les propositions d’intervention (titre et résumé d’environ 300 mots ainsi qu’un mini CV d’environ 150 mots) seront à envoyer avant le 15 mars 2023 et seront examinées par le comité scientifique pour une réponse au plus tard courant avril 2023.

Les textes issus des interventions seront recueillis au début de l’année 2024 et leur publication est prévue pour 2025.
 
Informations complémentaires
Comité scientifique :
Constance Bantman University of Surrey
Diana Cooper Richet Transfopress
Isabelle Felici ReSO Université Paul-Valéry Montpellier 3
Véronique Hébrard CECILLE Université de Lille
Abdenbi Lachkar ReSO Université Paul-Valéry Montpellier 3
Costantino Paonessa Université de Louvain la Neuve
Mihaela Alexandra Tudor CORHIS Université Paul-Valéry Montpellier 3
Sidonie Verhaeghe CERAPS Université de Lille

Contacts : isabelle.felici@univ-montp3.fr ; abdenbi.lachkar@univ-montp3.fr