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"Paradoxes et silences. Etude des statuts de l’écriture chez Albert Cossery" par Monsieur Cyril Geffroy
le 17 juin 2015
mercredi 17 juin 2015 à 9h00
L’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Bâtiment d'Alembert
Salle des thèses
5/7 Boulevard d'Alembert
78280 Guyancourt
Bâtiment d'Alembert
Salle des thèses
5/7 Boulevard d'Alembert
78280 Guyancourt
Discipline : Langue et littérature françaises, laboratoire : CHCSC-Centre d'Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines
Résumé :
Cette étude de l’œuvre d’Albert Cossery interroge les relations entre parole et silence qui la gouvernent. Sous cet angle, le paradoxe s’impose comme une clé de lecture essentielle. Il permet de questionner le statut d’une écriture suspendue à la menace de son extinction. Dans un premier temps, la thèse envisage la dimension existentielle de la création littéraire pour Cossery, ce qui soulève une triple problématique touchant l’autobiographie, le rapport au temps et l’inscription dans l’espace. A chaque fois, un même constat s’impose : écrire est aussi vital que subsidiaire, car le dandy Cossery entend faire de sa vie une œuvre, sublimer le monde tangible, et y affirmer sa liberté. En toute cohérence, ses huit récits principaux, que la deuxième partie analyse dans leur épaisseur diégétique, s’accordent à révéler l’imposture universelle, à promouvoir une résistance active à son règne avant de plaider pour une résistance passive. C’est une révolution solitaire qui se trouve proposée et qui redéfinit le rapport de l’individu au réel. Un tel parcours de création, orienté vers la paix intérieure et le silence littéraire, vise à l’épure. Dans la dernière partie, l’écriture de Cossery, examinée dans ses aspects historiques, génériques et stylistiques, apparaît promise à une esthétique de la faute, au risque de passer pour une faute d’esthétique. Sa finalité est, là encore, méta-discursive. Son but n’est plus de se multiplier en livres ni de se constituer en œuvre, mais de se taire et de se laisser vivre dans la réception. L’écriture fonde un pacte de lecture qui se résorbe dans sa propre finalité. En foi de quoi, elle dessine, dans sa progression, un mouvement spiralaire. Le silence qui suit l’écriture est celui d’un bonheur de vivre enfin réalisé.
Abstract :
To wonder about the writing status of Albert Cossery’s literary work and understand the connection between the words and the silence leads to three directions (autobiography, time, space) which come down to the same conclusion: it is as essential to write as it is to stop writing. The dandy Cossery turns his life into an art and transcends the world. Therefore, his eight main novels bring to light a universal deception, followed by an active resistance to face it and finally a passive resistance driving to freedom. It is an individual revolution that will help oneself to relocate within the world. This path to inner peace and literary silence is an outline. From a linguistic point of view (literary movement, genre and stylistic), Cossery’s writing includes deliberate errors that make it aesthetic. Its ending is here again outside literature. His intention is not only to build a literary work but to keep silent and live it the way it is perceived. In the end, three approaches of the writing have been presented and three similar and paradoxal conclusions have been found out: writing claims the end of its own writing. The overall theme of this thesis shapes it into a spiral. The silence that follows the writing enables the happiness of living.
Cette étude de l’œuvre d’Albert Cossery interroge les relations entre parole et silence qui la gouvernent. Sous cet angle, le paradoxe s’impose comme une clé de lecture essentielle. Il permet de questionner le statut d’une écriture suspendue à la menace de son extinction. Dans un premier temps, la thèse envisage la dimension existentielle de la création littéraire pour Cossery, ce qui soulève une triple problématique touchant l’autobiographie, le rapport au temps et l’inscription dans l’espace. A chaque fois, un même constat s’impose : écrire est aussi vital que subsidiaire, car le dandy Cossery entend faire de sa vie une œuvre, sublimer le monde tangible, et y affirmer sa liberté. En toute cohérence, ses huit récits principaux, que la deuxième partie analyse dans leur épaisseur diégétique, s’accordent à révéler l’imposture universelle, à promouvoir une résistance active à son règne avant de plaider pour une résistance passive. C’est une révolution solitaire qui se trouve proposée et qui redéfinit le rapport de l’individu au réel. Un tel parcours de création, orienté vers la paix intérieure et le silence littéraire, vise à l’épure. Dans la dernière partie, l’écriture de Cossery, examinée dans ses aspects historiques, génériques et stylistiques, apparaît promise à une esthétique de la faute, au risque de passer pour une faute d’esthétique. Sa finalité est, là encore, méta-discursive. Son but n’est plus de se multiplier en livres ni de se constituer en œuvre, mais de se taire et de se laisser vivre dans la réception. L’écriture fonde un pacte de lecture qui se résorbe dans sa propre finalité. En foi de quoi, elle dessine, dans sa progression, un mouvement spiralaire. Le silence qui suit l’écriture est celui d’un bonheur de vivre enfin réalisé.
Abstract :
To wonder about the writing status of Albert Cossery’s literary work and understand the connection between the words and the silence leads to three directions (autobiography, time, space) which come down to the same conclusion: it is as essential to write as it is to stop writing. The dandy Cossery turns his life into an art and transcends the world. Therefore, his eight main novels bring to light a universal deception, followed by an active resistance to face it and finally a passive resistance driving to freedom. It is an individual revolution that will help oneself to relocate within the world. This path to inner peace and literary silence is an outline. From a linguistic point of view (literary movement, genre and stylistic), Cossery’s writing includes deliberate errors that make it aesthetic. Its ending is here again outside literature. His intention is not only to build a literary work but to keep silent and live it the way it is perceived. In the end, three approaches of the writing have been presented and three similar and paradoxal conclusions have been found out: writing claims the end of its own writing. The overall theme of this thesis shapes it into a spiral. The silence that follows the writing enables the happiness of living.
Informations complémentaires
Irène FENOGLIO, Directrice de Recherche, au Centre National de la Recherche Scientifique, Paris - Rapporteur
Martine MATHIEU-JOB, Professeur des Universités, à l’Université Bordeaux-Montaigne – Rapporteur
Serge LINARES, Professeur des Universités, à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Directeur de thèse
Xavier GARNIER, Professeur des Universités, à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 – Examinateur
Richard JACQUEMOND, Professeur des Universités, à l’Université d’Aix-Marseille - Examinateur
Martine MATHIEU-JOB, Professeur des Universités, à l’Université Bordeaux-Montaigne – Rapporteur
Serge LINARES, Professeur des Universités, à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Directeur de thèse
Xavier GARNIER, Professeur des Universités, à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 – Examinateur
Richard JACQUEMOND, Professeur des Universités, à l’Université d’Aix-Marseille - Examinateur
Contact :
DREDVal Service FED : theses@uvsq.fr
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