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Vous êtes ici : CHCSCFRLe CHCSCL'équipeDoctorants et post-doctorants

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clara.granieri@ens.uvsq.fr

Discipline(s)

Histoire

Discipline(s) enseignée(s)

Histoire environnementale, histoire culturelle

Thèmes de recherche

Champs de recherche :
Bien-être animal, élevage bovin, élevage ovin, préoccupations éthiques et environnementales ; pratiques, imaginaires et controverses de l’élevage.

Directeurs de thèse : Anne-Claude Ambroise-Rendu et Steve Hagimont.

Sujet de thèse : Être un animal d’élevage au XIXe siècle : analyse du cycle de vie animal dans un environnement anthropisé et sous la dépendance des hommes. Comparaison territoriale et  interespèce du bien-être et du mal-être animal (1800-1914).

Résumé du projet de thèse : Aujourd’hui, le bien-être animal en élevage est débattu au sein de l’espace public. Les pratiques industrielles, plus particulièrement, font l’objet de préoccupations environnementales et éthiques. Cette recherche propose de revenir vers celles qui ont accompagné, au XIXe siècle, l’essor de l’élevage en France, en prêtant une attention particulière aux conditions de vie des animaux, de leur naissance jusqu’à leur mise à mort. Couvrant une longue période et un vaste territoire, ce travail consiste à interroger sur la longue durée, la manière dont le bien-être et le mal-être animal en élevage ont été pris en compte et ont influé sur les pratiques, sur l’imaginaire et ont pris part aux controverses qui entourent cette activité. Deux types d’élevage sont retenus en vue de comparaisons : bovin et ovin. Le choix du XIXe siècle et de ces deux espèces est justifié par le fait que l’on trouve alors ces animaux d’élevage partout, à la ville comme à la campagne, de même que leurs habitats (vacheries, bouveries, ou bergeries), ce qui en fait des éléments essentiels du paysage sensible le plus commun. Toutes les classes sociales sont concernées par l’élevage, bien que le contact avec les animaux diffère fortement, entre le grand propriétaire engagé dans la zootechnie et le paysan pratiquant la polyculture-élevage. Théories, pratiques et imaginaires des animaux d’élevage s’entremêlent constamment, mais ce projet entend creuser trois directions principales de recherche en vue d’éclairer trois évolutions. Tout d’abord, l’élevage sous-tend des pratiques concrètes et différenciées en fonction des lieux et des types d’exploitation, ce qui rend saisissable l’évolution de la condition animale. Ensuite, en fonction de ces pratiques, interviennent les savoirs scientifiques sur les animaux, portés par des acteurs tels que les vétérinaires, les zootechniciens, les éthologues ou les agronomes. Les théories savantes évoluent et se confrontent aux pratiques jugées « arriérées » pour les faire entrer dans la voie du progrès. Une lutte s’opère entre des savoirs fondés et institutionnels, et des savoirs empiriques non liés à des études scientifiques. Enfin, dernière direction, celle des imaginaires de l’élevage, eux aussi différenciés selon les acteurs et qui évoluent au cours du siècle. Au XIXe  siècle, la notion de bien-être est déjà utilisée pour les animaux d’élevage par les vétérinaires et les zootechniciens. Cependant, le bien-être animal tel que nous l’entendons aujourd’hui ne devient un concept juridique que dans les années 1970. Les zootechniciens et les vétérinaires qui développent sur la question animale un discours normatif et prescriptif jouent un rôle déterminant dans la conduite des élevages. La question est donc ici de déterminer si les savoirs qu’ils professent au sujet du bien-être et du mal-être animal s'adaptent à l’évolution juridique, technique, politique et culturelle du XIXe siècle et la manière dont ce corpus scientifique pèse ou non sur les pratiques.
 


Mise à jour effectuée le 19/10/2023