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École d'automne METIS 2021. Spectacle et spectaculaire à l'ère contemporaine.

du 8 novembre 2021 au 12 novembre 2021

Du lundi 8 au vendredi 12 novembre 2021
Université de Lausanne (UNIL)

Appel à communications pour l'École d'automne METIS 2021, sur le thème "Spectacle et spectaculaire à l'ère contemporaine".

Le Centre des sciences historiques de la culture (SHC, Université de Lausanne, Suisse), le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC, Université Paris-Saclay/UVSQ, France), et le Centro interuniversitario di storia culturale (CSC, Università di Padova, Italie), réunis au sein du réseau METIS, lancent un appel à communications pour leur troisième école doctorale internationale de jeunes chercheurs et chercheuses.
    
Après l’édition 2016 de l’école d’été consacrée aux liens entre « Médias et politique de la Révolution française à nos jours » (Padoue), et celle de 2018 sur « Culture de masse: nouvelles approches, nouveaux enjeux (XIXe-XXIe s.) » (Versailles et Saint-Quentin-en-Yvelines), nous proposons d’interroger les notions de spectacle et de spectaculaire à l’ère contemporaine.


Descriptif du projet :

Depuis sa publication, La Société du spectacle de Guy Debord (1967) a connu des lectures et réceptions contrastées. Brûlot situationniste à sa sortie et pavé dans la mare prophétique du Mai parisien, sa force subversive s’est érodée au fur et à mesure de sa récupération dans le langage courant, comme synonyme attrape-tout de la surexposition médiatique. Beaucoup de chercheurs et chercheuses s’y réfèrent pourtant dans des travaux d’histoire culturelle qui visent à prolonger ou à renouveler l’approche debordienne.

À leur suite, c’est à une réflexion sur la notion de spectacle qu’invite cette école d’automne. Un accent sera porté bien sûr sur les renouvellements récents apportés à l’histoire des spectacles.  Partant du déroulement même de la représentation, de ses codes et usages, on s’intéressera ainsi aux lieux du spectacle (architecture des salles et autres espaces ou dispositifs éphémères), à l’organisation commerciale, aux professions associées (avec un éclairage particulier sur les métiers de l’ombre comme les chauffeurs de salle par exemple) ainsi qu’à l’intégration de formes longtemps marginalisées comme le cirque, la danse, le music-hall, etc. Nous souhaiterions partir d'études de cas pour articuler une réflexion plus anthropologique sur le spectacle comme modèle social et forme de communication implicite.

Plus globalement et au-delà de l'objet même constitué par la représentation, la thématique doit aussi ouvrir sur une réflexion sur le « spectaculaire », ses différentes modalités et fonctions, durant la période contemporaine. Comme le signale Pascale Goetschel dans un numéro de Sociétés et représentations (2011/31), la substantivation du mot est récente (1941) et comporte une forte connotation négative. Pourtant, « chaque époque du XIXe siècle, a le sentiment de connaître une surenchère du spectaculaire, ce qui suscite à la fois l’émerveillement et l’agacement », comme le note Jean-Claude Yon dans son Histoire du théâtre à Paris de la Révolution à la Belle Époque (Aubier, 2012). D'où vient et quelles sont les raisons de la suspicion portée à une dimension souvent associée à l'inauthentique, à la passivité et au commercial ? Mais encore, comment cette catégorie a-t-elle pu être réinvestie à certaines périodes ou par différents chercheurs comme dans la critique de la « critique du spectacle » développée par Jacques Rancière ?

Les conférences et les ateliers s’organiseront autour de trois axes :

1) Un premier axe s’intéressera aux transformations des modalités de la consommation culturelle. Dans cette perspective, un accent pourrait être mis sur le rôle des médias, ainsi que de certains dispositifs techniques dont ils sont partie prenante, dans une nouvelle forme de perception de l'événement, sportif notamment. À un autre niveau, on peut évoquer le rôle des expositions, industrielles ou culturelles, dans le développement de scénographies impliquant des mises en scène mais aussi des perceptions spécifiques de la marchandise ou de l'œuvre d'art. L’histoire des spectacles proprement dite a pleinement sa place dans ce premier axe, en particulier celle des spectacles non théâtraux qui sollicitent tous les sens des spectateurs.

2) Une deuxième dimension privilégiera les liens entre spectacle et politique. Il peut s’agir aussi bien de la police que de la politique des spectacles, en incluant les dispositifs de contrôle et de censure. Ce deuxième axe comprend également le développement et les évolutions d’une forme de théâtralisation de la politique et des politiques, la métaphore théâtrale étant encore et toujours mobilisée pour décrire les rouages – appelée souvent les « coulisses » – de la vie publique. À rebours toutefois d'une analyse insistant exclusivement sur la dimension aliénante du spectacle, on tentera aussi de réfléchir à l'expérimentation de formes citoyennes et démocratiques de mobilisation des masses via certaines manifestations ou actions symboliques.

3) Enfin, un dernier angle interrogera la notion de spectacularisation de la vie quotidienne et notamment de la vie urbaine, dans le prolongement des travaux de Walter Benjamin sur les passages parisiens. Dans quelle mesure l’espace publique notamment est-il un lieu où le passant et la flâneuse sont confronté.e.s au déroulement d’images et de mises en scène de toutes sortes ? Une multiplicité de lieux peut être prise en compte ici : la rue, les foires, les églises et autres lieux de culte, les théâtres, music-halls, musées, expositions, les salons et les festivals… Sur un autre plan, si la notion de spectacle est souvent liée à une perception collective de masse, on voit apparaître, avec notamment la radio de nuit ou la télévision de l'intimité, de nouvelles formes médiatiques privilégiant l'exposition de soi et les ressorts d'une psychologie personnelle.

Les contributions des participant.e.s et des intervenant.e.s permettront d’aborder diverses questions, aussi bien esthétiques que politiques, sociales, artistiques et éthiques. Les dimensions comparatives et transnationales seront favorisées, de même qu’une approche intermédiatique invitant à réfléchir au croisement et aux influences mutuelles de certains dispositifs, à travers les processus de transferts, d’adaptation ou de transcréation. Le cadre chronologique sera celui de la période contemporaine, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, en intégrant notamment le tournant numérique et ses effets sur les discours et pratiques étudiées ici.

L’École d’automne lausannoise, comme les précédentes, s’adresse à des chercheuses et chercheurs de différentes disciplines (histoire sociale et culturelle, histoire de l’art, sciences de l’information et de la communication, littérature, études théâtrales…) ; elle est ouverte aux spécialistes de différents domaines : théâtre, cinéma, littérature, architecture, beaux-arts, photographie, jeux vidéo, humanités numériques, etc.

Programme et déroulement :

L’école d’automne se déroulera du lundi après-midi au vendredi à 13h, en anglais et en français (une connaissance passive des deux langues est un prérequis). Les matinées seront consacrées à des présentations portant sur des questions théoriques et méthodologiques. Elles seront assurées par des chercheurs et chercheuses seniors, spécialistes reconnus de la thématique générale. Les après-midi seront consacrés à des ateliers au cours desquels les étudiant.e.s (M2) et doctorant.e.s auront l'occasion de présenter leur propre recherche en lien avec la thématique générale de l'école doctorale. Le programme inclura également des visites au sein d’institutions patrimoniales et culturelles de la région.

Nous tenons à l’idée que cette rencontre puisse se dérouler en présentiel : une école doctorale n’a de sens que si elle permet des échanges suivis entre partipant.e.s. Les personnes intéressées doivent par conséquent accepter le principe d’un déplacement à Lausanne. Si les conditions sanitaires devaient réduire nos espoirs d’une vraie rencontre à néant, nous rediscuterons d’une éventuelle transposition en distanciel, qui se ferait quoi qu’il en soit selon d’autres modalités.

Keynotes :

•    Francesco Buscemi (Max Planck Institute for Human Development, Berlin) : Spectacular Speeches. Rhetorical Practices and Emotional Engagement in the Age of Revolutions
•    Stéphanie Le Gallic (Université de Bordeaux) : La publicité lumineuse à Paris, Londres et New York de la fin du XIXe siècle à nos jours
•    Alessio Petrizzo (Université de Padoue) : « Horribles objets d'art ». Tatoué.e.s et tatoueurs d'Europe comme défi aux catégories esthétiques et sociales (fin XIXe-début XXe siècle)
•    Karel Vanhaesebrouck (Université Libre de Bruxelles) : Performing baroque. Between immersion and metatheatricality

Candidatures :

L’école d’automne est ouverte à un maximum de 20 étudiant.e.s du M2 au post-doctorat. Les personnes intéressées sont invitées à candidater en envoyant un dossier comprenant les documents suivants :
•    un CV académique
•    une présentation des recherches en cours précisant les sources mobilisées
•    une lettre de motivation

Ces documents peuvent être soumis en anglais ou en français.
Ils devront être envoyés dans un seul fichier PDF par mail avant minuit le 21 juin 2021 à emmanuelle.paccaud@unil.ch.
Merci d’intituler votre message : « Summer School 2021 ». Les résultats de la procédure de candidature seront communiqués le 15 juillet 2021.

Inscription :

Les personnes sélectionnées auront à régler un montant de 80 euros qui couvriront les frais d’organisation, les repas de midi et les événements culturels. Une plateforme leur permettra d’accéder à des possibilités d’hébergement offrant une gamme de prix différenciée, de l’auberge de jeunesse (entre 50 et 90 francs suisses, pour des chambres à plusieurs ou individuelles) à l’hôtel plus confortable.

Bourses :

Les participant.e.s qui souhaiteront candidater pour une bourse – permettant notamment de financer leur déplacement si leur unité de rattachement ne peut le faire – devront le préciser dans leur lettre de motivation. Les bourses seront attribuées selon les critères suivants : qualité du parcours académique, expérience de recherche et motivation personnelle.

Cliquer ici pour télécharger l'Appel à communications en PDF (français et anglais)

Cliquer ici pour télécharger l'Appel à communications actualisé (délais prolongés)
 
Informations complémentaires
Comité d’organisation :
Caroline Moine, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)/MPIB Berlin
Carlotta Sorba, Université de Padoue
François Vallotton, Université de Lausanne (UNIL)

Comité scientifique :
Anne-Claude Ambroise-Rendu, UVSQ
Aurélie Barjonet, UVSQ
Philippe Kaenel, UNIL
Nelly Valsangiacomo, UNIL
Jean-Claude Yon, EPHE

Coordination :
Emmanuelle Paccaud, UNIL