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[Soutenance de thèse] Historiciser les barrages en Amazonie brésilienne : environnement, conflit et politique dans la planification et la construction de Tucurui (1960-1985)

le 19 décembre 2019

jeudi 19 décembre à 13h,
à AgroParisTech
16 rue Claude Bernard - 75005 Paris
(Métro Censier - Daubenton)
salle 32

Soutenance de thèse de Nathalia Capellini.

Jeudi 19 décembre à 13h,
à AgroParisTech
16 rue Claude Bernard - 75005 Paris
(Métro Censier - Daubenton)
salle 32

Le jury est composé de :

Grégory QUENET, Professeur des Universités, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines - Directeur de these
Lise SEDREZ, Professeur associé, Universidade Federal do Rio de Janeiro - Rapporteure
Olivier COMPAGNON, Professeur des Universités, Institut des Hautes Études de l'Amérique Latine / Paris III - Sorbonne Nouvelle - Rapporteur
Bruno VILLALBA, Professeur des Universités, AgroParisTech - Examinateur
Claudia DAMASCENO FONSECA, Directeur d'études , École des Hautes Études en Sciences Sociales- Examinatrice

La soutenance sera suivie d'un pot à AgroParisTech, auquel vous êtes chaleureusement convié·e·s. Pour des raisons d'organisation, merci de me confirmer votre présence à la soutenance et/ou au pot en m'envoyant un mail.

Résumé de la thèse :

Cette thèse traite de la planification et de la construction du barrage de Tucuruí sur le fleuve Tocantins dans l’État du Pará au Brésil. Ce barrage a été l’un des grands travaux publics de la dictature militaire qui a dirigé le Brésil entre 1964 et 1985 et a fait partie de la stratégie géopolitique de ce régime pour la région amazonienne. Ce travail met en lumière les relations entre État et ressources en Amazonie dans une perspective historique, s'attachant d’une part à la manière dont un projet politique, ici celui des militaires, incarne un processus de transformation matérielle de l’espace à travers l’implantation d’infrastructures. D’autre part, sur comment une infrastructure, ici hydroélectrique, peut matérialiser une vision politique particulière. Toutefois, si la dictature militaire a été un moment charnière où les barrages sont implantés en Amazonie, ce travail montre que ces infrastructures s’inscrivent dans une longue histoire de l’aménagement fluvial de la région. Dans cette perspective plus longue, les relations entre l’État central et les élites régionales, ainsi que les dynamiques du capital en relation aux ressources amazoniennes, apparaissent comme centrales. Finalement, il s’agit d’une réflexion sur la place de Tucuruí dans l’héritage laissé par la dictature militaire en Amazonie, en tant que modèle pour les grands aménagements opérés dans la région par la suite. En s’appuyant sur une multiplicité de sources - de la documentation grise produite par l’État, en passant par les archives de la répression ou encore par la production textuelle des mouvements sociaux - cette étude réfléchit à l’expérience Tucuruí comme un point nodal de l’aménagement des cours d’eau Amazoniens et de l’action étatique planifiée dans la région. Au fur et à mesure de l’avancée des travaux, celui qui allait être le premier grand barrage du monde construit dans une forêt tropicale, éveille une forte opposition en raison des incertitudes écologiques, des injustices sociales et des controverses politiques qui entourent sa mise en place. Ce processus s’inscrit et se construit dans un jeu où de multiples temporalités et échelles se croisent dans la production d’une Amazonie sujette à l’emprise étatique, aux intérêts capitalistes, aux logiques économiques et techniques, aux imaginaires symboliques, aux enjeux géopolitiques, aux mouvements sociaux, mais aussi aux processus biophysiques et hydrologiques.