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Coloniser/Décoloniser par la musique

Parce que la musique, et plus généralement les arts, sont aujourd'hui au cœur des revendications de décolonisation des imaginaires, ils se font instruments de contestation des rapports de domination, de réappropriation des territoires, mais aussi lieux d'articulation politique de nouvelles identités collectives.

Invitation au voyage, simple divertissement ou utopie de la rencontre, l’exotisme musical recouvre souvent des rapports de domination entre les peuples et les États. Comment écoute-t-on la musique de l’autre ? Longtemps restreinte à l’analyse d’emprunts formels marquetés dans le répertoire ou au rôle du « pittoresque » dans la naissance de l’ethnographie musicale, cette question fait aujourd’hui l’objet de recherches novatrices sous l’impulsion, notamment, des cultural studies. Quels ont été les usages et les significations attribuées à la musique dans les contextes coloniaux et postcoloniaux ? La musique a-t-elle été un vecteur de l’idéologie coloniale ? Inversement, quel rôle a-t-elle joué dans les mouvements d’émancipation et quelle place occupe-t-elle aujourd’hui dans le processus de décolonisation des régimes de représentation et d’expression ?

En parallèle de l’exposition Jamaica Jamaica ! consacrée aux musiques jamaïcaines, profondément marquées par la problématique coloniale, cette journée envisage les transferts culturels qui ont opéré au sein du domaine musical dans les processus coloniaux et décoloniaux, dans l’Atlantique noir et au-delà. L’expérience de la musique de l’autre en colonie, son intégration au sein d’une culture coloniale déclarée ou souterraine, ses méthodes d’exposition – voire de monstration – ou de préservation, restent également à sonder pour l’Empire français.


[style3;Programme]
 
9h30 : OUVERTURE

10h00 : KEYNOTE
Kenneth BILBY, Jamaican music “at home and abroad”: how a decolonizing society colonized the world / La musique jamaïcaine at home and abroad : comment une société en décolonisation a colonisé le monde

11h15 : PANEL 1 - TRANSFERTS CULTURELS EN ATLANTIQUE NOIR
Modération : Thomas VENDRYES
Giulia BONACCI, L’Hymne éthiopien universel (1918) : un héritage national et musical
Elina DJEBBARI, Diplomatie culturelle et dialogues musicaux entre Cuba et l’Afrique de l’Ouest (1960-1970)

14h00 : PANEL 2 - EXPÉRIENCES DE LA MUSIQUE EN COLONIE
Modération : Anaïs FLÉCHET
Malcolm THEOLEYRE, Rencontre coloniale, rencontre musicale ? La musique arabe d'Alger face à la présence française
Didier FRANCFORT, L’air oublié des colonies. Une approche musicale des chansons coloniales françaises
Martin GUERPIN, De l’évocation exotique au regard ethnomusicologique : la musique à l’Exposition coloniale de Paris en 1931

16h00 : PANEL 3 - DÉCOLONISER ET REPOLITISER (PAR) LES ARTS
Modération : Maxime CERVULLE
Norman AJARI, Presque libres. Décolonialité et colonialité de la performance musicale noire
Marie SONNETTE, Représenter la domination (post)coloniale : l'exemple du rap en France
Franck FREITAS, For us by us / Pour nous par nous ! Les ambivalences de la question de l'émancipation dans les cultures populaires issues de l'Atlantique noir

18h30 : Entretien avec Bertrand DICALE, par Matthieu CONQUET : Histoire des musiques créoles
À l’occasion de la parution de Ni noires, ni blanches : histoire des musiques créoles aux Éditions de la Philharmonie (La rue musicale) dans la collection [anthropologie musicale]

[style2;Comité scientifique :]
Maxime CERVULLE (Université Paris 8 - Vincennes – Saint-Denis)
Anaïs FLÉCHET (Université de Versailles – Saint-Quentin en Yvelines)
Thomas VENDRYES (ENS Paris Saclay).

Informations complémentaires
En partenariat avec le Centre d'Études sur les Médias, les Technologies et l'Internationalisation (Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis), le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (Université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines) et l'INA.

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