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Appel à communication : 'Presse en anglais à l'étranger/Presse en langue étrangère dans le monde anglophone' V rencontre Transfopress

A l'occasion de sa cinquième rencontre internationale, qui se tiendra à l'université Paris Diderot les 16 et 17 octobre 2017, le réseau Transfopress lance un appel à communications sur le thème suivant : «Presse en anglais à l'étranger/Presse en langue étrangère dans le monde anglophone».

le 15 février 2017

Date limite de reception des propositions : mercredi 15 février 2017
Lundi 16 octobre et mardi 17 octobre 2017
Université Paris Diderot
5 rue Thomas Mann
75013 Paris.
Pour son cinquième colloque international, le réseau Transfopress s’intéressera à la fois à la presse en anglais dans les pays ou la (les) langue(s) officielle(s), de facto ou de jure, n’incluent pas l’anglais, et à la presse en langue étrangère dans les pays dont la (les) langue(s) officielle(s) inclu(en)t l’anglais.

La presse en langue étrangère, entendue comme la presse écrite en langues autres que le(s) langue(s) officielles est un important phénomène international, historique et contemporain. Elle représente pourtant un objet d’étude insaisissable qui, jusqu’à récemment, a échappé à l’attention des chercheurs comme des bibliothèques dans le monde, y compris les bibliothèques de dépôts jusqu’à ce jour, souvent parce qu’elle a simplement été incluse dans la presse ethnique ou de l’immigration, qui a toujours été considérée comme marginale dans l’histoire de l’imprimé. Même s’il y a eu des tentatives de compiler des listes de titres de presse étrangers, celles-ci ont souvent été incomplètes précisément par manque d’une définition rigoureuse de la presse en langue étrangère et de sa portée.

Comme l’ont montré les précédentes rencontres de Transfopress, la presse en langue étrangère recoupe en partie la presse ethnique, mais elles ne sont pas équivalentes dans la mesure où les journaux ethniques peuvent être rédigés dans la langue officielle de l’entité territoriale où ils sont publiés. En outre, la portée de la presse en langue étrangère est beaucoup plus variée dans la mesure où elle comprend non seulement la presse ethnique, immigrante ou de l’exil, mais aussi une diversité de périodiques publiés en dehors des communautés immigrées, tels que des bulletins pour voyageurs, des revues artistiques et littéraires, des journaux spécialisés (journaux médicaux par exemple).
La typologie peut être enrichie avec la découverte de nouveaux titres de presse, jamais étudiés jusqu’ici ou même non catalogués. L’attention portée ces dernières années à ce phénomène de la culture matérielle a encouragé les bibliothèques de par le monde à mieux identifier les collections de presse en langue étrangère, à corriger des erreurs de catalogage et à digitaliser certaines de ces collections, parfois dans le cadre d’un projet plus large. Les
bibliothèques américaines, aux États-Unis, au Canada, au Brésil et au Mexique, sont pionnières dans ce domaine, portant à l’attention des chercheurs de nouveaux titres dans des domaines inattendus qui illustrent la richesse de ce matériau. En s’appuyant sur ce regain d’intérêt pour la presse en langue étrangère de la part des bibliothèques, les organisateurs invitent leurs responsables à présenter leurs projets concernant cette presse, en termes de mise à jour des catalogues ou de projets de numérisation.
Dans le cas de la presse ethnique, l’historiographie connaît un grand essor aux États-Unis et en Australie, contrairement au Royaume-Uni. Les organisateurs espèrent que cette cinquième rencontre Transfopress permettra d’identifier et de combler ces lacunes.
Au-delà des ambitions bibliographiques, cette conférence vise avant tout à stimuler la réflexion concernant les relations que ces journaux en langue étrangère entretiennent avec la presse nationale, tout comme avec d’autres titres en langue étrangère du même pays ou des titres de même langue publiés dans d’autres pays. Des études de cas questionnant la dialectique production/réception et étudiant précisément les motivations et les fonctions du choix de la langue seraient particulièrement intéressantes.

En ce qui concerne la production de ces titres, on peut avancer une liste de questions (loin d’être exhaustive).
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifComment les journalistes qui contribuent à cette presse conçoivent-ils leur rôle ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifSont-ils engagés dans des combats nationalistes pour lesquels le journal en langue étrangère est un outil supplémentaire ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifPour la presse ethnique et d’immigration, les formats choisis façonnent-ils une identité distincte, qu’elle soit multiculturelle ou communautariste, etc. ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifComment ces publications sont-elles financées ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifRelèvent-elles d’initiatives privées, ou reçoivent-elles un financement public, y compris de la part de gouvernements étrangers ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifQuel type et/ou registre de langue utilisent-elles ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifQuelle identité cela contribue-t-il à façonner ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifEn particulier, – à l’opposé de l’affirmation de Joshua Fishman selon laquelle « la langue de prédilection n’est pas une abstraction » (In Praise of the Beloved Language, Walter de Gruyter, 1999, p. 22) – la diversité des langues choisies a-t-elle une charge affective et peut-elle viser à atteindre une langue idéale ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifDans le cas de titres bilingues ou trilingues, quels autres langages sont choisis et comment ces choix sont-ils justifiés ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifY a-t-il un rejet explicite de la langue anglaise au motif que sa prédominance pourrait menacer la survie des langues minoritaires ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifÀ l’opposé, existe-t-il des exemples où l’anglais est choisi comme lingua franca par des journalistes non anglophones dans un pays dont la langue officielle n’est pas l’anglais ?

/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifSi l’on considère le contenu des titres bilingues ou trilingues, dans quelle mesure la proportion de chaque langue contribue-t-elle à façonner une identité distincte que les lecteurs sont censés adopter ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifDans ces publications plurilingues, les textes sont-ils identiques et sinon que révèle cette différence à propos du journal ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifLes journaux en langue étrangère ont en général une durée limitée car, entre autres difficultés, ils s’adressent à un lectorat restreint. Quelles stratégies ces titres envisagent-ils pour exister dans la durée ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifLe passage à l’anglais est-il une option ?

Même si les beaux jours de la presse en langue étrangère appartiennent au 19e et au début du 20e siècle, la réalité contemporaine du phénomène ne peut être niée quand on voit que New York revendique 95 titres journaux ethniques, dont beaucoup utilisent une autre langue que l’anglais.
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifDans un contexte de diversification des médias et de l’essor de la presse en ligne, quel est le sort des journaux imprimés en langue étrangère et comment s’adaptent-ils ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifSi la décision de passer à une version en ligne tend à brouiller notre définition de la presse en langue étrangère, celle-ci a-t-elle une incidence sur le message porté par ces titres ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifQuels changements en termes de direction, lectorat, rédaction et financement subissent les titres de journaux immigrés qui décident de passer au numérique ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifComment interagissent-ils alors avec les autres sources d’information ou les blogs des groupes immigrés produits dans d’autres pays où résident des communautés linguistiques similaires et avec ceux de leur pays d’origine ?

Indépendamment des conditions de production – ou parfois en corrélation avec elles – les dimensions descriptives et prescriptives des titres en langue étrangère ne laissent souvent pas les contemporains de marbre. L’étude de référence que publia Robert E. Parks, The Immigrant Press and its Control en 1921 en est un exemple classique. La perception qu’a de cette presse la société d’accueil soulève une autre série de questions – et la liste n’est pas exhaustive.
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifComment ces titres sont-ils perçus dans les pays où ils sont produits par ceux qui en comprennent la langue ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifObserve-t-on des attentes différentes ou des conflits selon et entre les générations ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifComment ces titres sont-ils perçus par ceux qui n’en comprennent pas la langue et, a fortiori par l’État ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifLes tentatives de contrôler cette presse sont-elles spécifiques aux États-Unis au début du 20e siècle ou représentent-elles un phénomène plus général comme l’exemple australien semble le suggérer ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifLa prédominance de l’anglais après la Première Guerre mondiale a-t-elle eu un impact sur la publication de nouveaux titres anglophones à l’étranger ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gifDes expériences particulières, comme l’occupation de certains territoires d’Europe par l’armée états-unienne après la Seconde Guerre mondiale, ont-elles entraîné la publication de titres spécifiques en anglais ?
/medias/photo/icone-puce-violet_1326980914396.gif Le choix de publier en langue étrangère représente-t-il pour certains périodiques une façon de présenter un point de vue alternatif sur la société d’accueil, comme le montre le cas des journaux hispaniques aux États-Unis ?
Informations complémentaires
Les études de cas ou les communications présentant une réflexion plus large sur différents titres sont les bienvenues.
Les communications offrant une perspective croisée seront aussi appréciées. Les participants potentiels sont invités à envoyer un résumé de 500 mots avec un court CV aux organisatrices avant le 15 février 2017.
Bénédicte Deschamps benedicte.deschamps@univ-paris-diderot.fr
Stéphanie Prévost stephprevostsp@gmail.com
Diana Cooper-Richet diana.cooper-richet@uvsq.fr
Isabelle Richet richet.isa@gmail.com

>Télécharger l'appel à communication [PDF - 2 Mo]en français et en anglais

>En savoir plus sur le projet international de presse en langues étrangères Transfopress